La facilitation graphique
Peut-on vraiment définir la facilitation graphique ?
La facilitation graphique est à la fois une pratique ancienne (on pourrait remonter à l’époque de nos ancêtres qui dessinaient dans les grottes de Lascaux) et un métier relativement récent. De plus en plus de formations permettent de s’y initier, de se perfectionner et devenir facilitateur ou facilitatrice graphique.
Mais ce n’est pas encore un métier normé et quadrillé comme peuvent l’être d’autres comme médecin, enseignant·e ou boucher. Chacun·e, selon son parcours, son expérience et son expertise, s’approprie la facilitation graphique… Et la définit à sa manière. On retrouve ainsi derrière le terme de « facilitation graphique » de nombreuses pratiques (sketchnoting, scribing, graphic recording, carte mentale…).
Etienne Appert, dans son ouvrage « Penser, dessiner, révéler » (Ed. Eyrolles 2018) a tenté de cartographier ce qu’il appelle « la jungle des modalités ». Pour lui, le facilitateur graphique est « celui qui tient le stylo pendant un événement ». Plus impliqué qu’un simple scribe lors d’une réunion, « il a vocation à contribuer au processus qu’il représente ».
Une définition parmi d’autres : la mienne !
Comme pour tout métier artisanal, il s’agit pour moi d’un métier regroupant différentes compétences de savoirs, savoir-être, savoir-faire et s’appuyant sur une pratique avec des méthodes, techniques et outils.
Facilitatrice graphique : 1 métier, 3 compétences
- Un savoir-faire : celui de s’appuyer sur le visuel (dessin, couleurs, objets, images…) pour accompagner les idées. Mais cela ne suffit pas, à mon sens !
- Des savoirs que je regroupe sous le terme de “culture générale”, au sens large. Cette culture varie selon le parcours, les expériences et les centres d’intérêt de chacun·e. Et ce qui est chouette, c’est qu’on ne cesse d’en apprendre toujours plus, au fur et à mesure de nos rencontres et interventions.
- Un savoir-être, une posture par rapport aux publics auprès desquels on intervient. C’est la dimension qui prime à mes yeux !
La facilitation graphique, comment ça marche ?
Dans la pratique, pour exercer mon métier, j’ai besoin :
- d’outils (feutres, tablette graphique, Post-it pour les plus connus, mais aussi tous ceux qui sont inventés sur-mesure)
- de techniques (techniques d’animation collaboratives et visuelles)
- et de méthode (pour concevoir, organiser, structurer aussi bien les idées que les processus d’intelligence collective)
Selon les besoins de mes clients, leurs enjeux, leurs objectifs et les circonstances, je sélectionne les outils et les techniques les plus adaptés pour accompagner le processus d’émergence des idées.
Depuis le moment où l’on « brise la glace » jusqu’à la clôture, les deux dimensions de la facilitation graphique agissent :
- la facilitation fait émerger et accompagne le cheminement des idées,
- la dimension graphique, quant à elle, capture, matérialise, traduit, spatialise… Et fait en sorte de ne pas perdre les traces laissées au fur et à mesure des pensées collectives.
La facilitation graphique, pourquoi ?
Faire appel à la facilitation graphique, c’est mettre de l’huile dans le moteur de l’intelligence collective. C’est passer au vélo électrique dans les dénivelés du cheminement à plusieurs ! L’alliage de la facilitation et de la dimension visuelle favorise la compréhension entre les participant-es, l’appropriation des contenus, l’organisation et la structuration des idées.
En bref, on y voit plus clair, on partage des repères… pour mieux cheminer dans un sens qui nous est commun !